Partir pour apprivoiser l'âme du monde.Pour les trouver tous ces regards qui donnent leur éclat aux étoiles. Partir pour fouler en un seul pas toute l'immensité de notre Terre...Nous serons enfin la goutte dans l'Océan, le grain de sable dans le désert, la minuscule particule de rosée dans la profondeur de cette vaste Forêt. Et le plus magique dans tout cela...c'est que nous le serons, ensemble !

samedi 19 mars 2011

Iran...Sur les pas de l'Amour

Cliquez ici pour voir quelques photos supplémentaires de l’Iran !
(Afin de protéger certaines personnes, et certains moments, il y a des photos que nous ne publierons pas)



Agrandir le plan


Vers 12h00, le 26 janvier nous quittâmes la ville peu charmante de Dogubayazit en Turquie, mais où nous nous sommes faits de si bons amis - rappelez-vous, ceux qui nous accueillirent dans l’entreprise d’électricité -, pour rejoindre une frontière incertaine, celle avec l’Iran, probablement celle avec nos idées reçues aussi…

Nos amis de Dogubayazit (Turquie)

Une route toute droite, bordée d’imposantes montagnes au sommet blanchi, vers la frontière…Sur un de ces sommets, le creuset produit par l’Arche de Noé lorsque l’eau l’y déposa jadis
À 12h30, nous étions prêts à franchir les 1ers services de la frontière. Nous fûmes du côté iranien vers… 19h00 ! Oui, parce que le 1er guichet frontalier, lui, n’était pas prêt…Problème informatique…et un ordinateur seulement. La panne dura 1h30, heure pendant laquelle nous attendîmes, la plupart du temps patiemment, en étant les premiers dans la file. Entretemps, les curieux s’amoncellent autour du véhicule avec les questions habituelles, mais dans leur langage, un accent particulier et nous remarquons alors que les changements culturels opèrent déjà. Puis, subitement, comme si un starter invisible et inaudible pour nous avait été donné, c’est l’agitation dans le chaos, la course folle, des gens remontent vite dans la voiture, d’autres se mettent à courir avec leurs sacs, en tirant les enfants et déjà nous ne sommes les premiers nulle part ; en fait, il n’y a plus de file et il ne nous reste plus qu’à y aller, y aller comme s’il en allait de nos vies… !

Nous n’allons pas vous raconter en détails comment ce passage frontière s’est déroulé. Cela prendrait le temps qu’il nous a fallu pour le faire, à savoir 6h30. Il faudrait le vivre pour en saisir l’effrayante absurdité…Une masse terrifiante de voitures, familles, bagages bloqués par des barrières entre différents « guichets » à l’extérieur auxquels il faut se rendre certainement en suivant une logique certaine…ou , disons plutôt une certaine logique dont vous n’êtes pas informé ni par des employés ni par des signalisations quelles conques. Pire encore, en tant que touristes, il y a plein d’individus très attentionnés qui vous tirent par la manche dans tous les sens pour vous aider. Mais heureusement, nous ne sommes pas naïfs et nous étions déjà renseignés à propos de certains faux amis qui finissent par vous demander de l’argent par la suite ou par s’en aller avec votre passeport. Et dans les précieux forums qui nous renvoient ce genre d’expériences, on dit toujours : « Ne jamais donner son passeport ! » ou « Ne pas accepter ce genre d’aide ! ». Mais franchement, dans un tel chaos, c’est pratiquement impossible. Surtout quand ces individus « très aimables » vous sont envoyés par la police. Alors, on doute. Fait-il partie des services ici ? Que m’arrivera-t-il si je refuse de lui donner mon passeport ? De plus, l’aide finit par ne pas se révéler d’un grand secours puisque, même si avec de grands gestes autoritaires ils nous poussent devant tout le monde, en premier dans la « file », par on ne sait quel processus de type magique nous sommes quand même les derniers à en être quittes…
Puis, dans une autre aire administrative, premières barrières passées, à nouveau une panne informatique. Des centaines de personnes dans un hall, assises par terre, assises partout. Heureusement, ce n’est pas la canicule. Tout d’un coup, le hall est plongé dans le noir, panne d’électricité… Entretemps, je ne sais combien d’individus ont voulu « nous aider ». Mais nous avons réussi à nous défaire de quelques uns, des tenaces. Une heure, deux heures se passent dans l’attente et l’auto-défense vis-à-vis d’individus peu scrupuleux. Dans le chaos et la confusion, un de ces derniers réussît à s’imposer comme guide et nous amena et essaya de tout tenir sous son contrôle dans les bureaux d’enregistrement..Il était très fort celui-là.
Dans ces bureaux, on essaya de nous vendre une carte-diesel à 800euros pour la traversée de l’Iran. Nous refusâmes en arguant que nous n’étions pas sûrs de traverser l’Iran dans son entièreté. L’employé objecta que nous avions un visa pour le Pakistan…Nous défendîmes notre mensonge en disant que vu la situation d’insécurité au Pakistan, nous n’étions pas sûrs d’aller plus loin que Téhéran.
Cette carte-diesel est la plus grande arnaque pour touristes. Tous les véhicules fonctionnant au diesel doivent acheter cette carte pour pouvoir s’approvisionner en combustible. Sauf que les touristes paient plus du double du prix - selon la réussite de leurs négociations -, environ 1euro = 1 litre ! Nous avions décidé de tout faire pour ne pas acheter cette carte et de nous débrouiller ultérieurement dans les pompes à essence en demandant aux camionneurs de pouvoir utiliser leur carte en leur proposant un peu plus d’argent. Sortis de ce bureau, nous avons presque cru avoir réussi notre stratégie… Après quelques bouffées de panique parce que notre prétendu guide se trimbalait partout avec nos documents et que nous ne parvenions presque pas à le suivre des yeux, on nous dît que nous pouvons partir. Dans la voiture nous soufflâmes; finalement tout se passa assez bien : on ne s’est pas fait racketter !
Quelques mètres plus loin, on nous arrête. Le « guide ». Il dit qu’on doit le payer, 50 euros. Vinh se fâche, il lui rappelle qu’on l’avait prévenu qu’on le paierait pas et qu’il avait assené « It’s free ! It’s my job ! ». On lui laisse 20 euros…
200 mètres plus loin, un dernier guichet imprévu, insoupçonnable après tant d’étapes fastidieuses. On nous demande quel combustible utilise notre véhicule. Vinh ment et répond « de l’essence » (sinon retour de cette histoire de carte…). Ils ont un bon odorat ; ils détectent le diesel. Ils demandent 800 euros pour cette carte, sinon nous n’avons pas le droit d’entrer en Iran. Commence alors une négociation longue d’une heure. Vinh dit ne pas avoir cet argent. Ils ne veulent rien savoir. (Cette étape dure déjà 20 minutes, les nerfs s’usent…). On feint de repartir, direction Turquie...Ils abaissent leur prix, mais celui-ci demeure aberrant. Lorsque nous parvenons enfin à passer la frontière, c’est en ayant ces deux cartes-diesel de 100 l chacune en poche et 150 euros sortis de notre portefeuille…
Plus tard, au cours du voyage, on découvrira qu’une des cartes était vide.

Nous arrivons à Maku affamés. Mais le moral est bon au vu de la journée éreintante qui fût la nôtre.
Malgré cette première rencontre houleuse avec l’Iran, je suis accompagnée par une extraordinaire bonne intuition à propos de ce qui nous attend. Il ne faut pas longtemps avant que celle-ci ne soit confirmée. En croyant prendre notre premier repas iranien comme récompense, nous sommes tombés en fait dans une pizzeria…qui apparemment ne fait que des pizzas au fromage (c’est la dernière chose qu’on attend après une journée pareille, je vous jure)… La récompense vint après lorsque le patron nous proposa de venir dormir chez lui et rencontrer sa famille.
C’est exactement comme ça que je voulais dormir : par terre, nous avions un espace immense sur lequel nous pouvions enfin dormir en position d’avion, de grenouille (ma préférée) et sans se disputer les couvertures. Sur le sol du salon dormaient aussi la grand-mère, le grand-père, le cousin. Et ça aussi, ça fait du bien. Ne pas se sentir tous seuls pendant le sommeil. Les respirations anciennes rassurent, elles donnent une consistance douillette au silence de la nuit. Le matin, après un petit-déjeuner à l’iranienne - du nun (un pain rectangulaire assez plat), du fromage, de la confiture et du thé - nous prîmes les voiles (ce n’est pas un jeu de mots en ce qui me concerne) confiants et l’esprit neuf prêts à accueillir cette fameuse hospitalité à l’iranienne dont tous les voyageurs font écho et, qu’en une heure à peine, s’est manifestée à nous dans toute sa générosité.

En quelques jours, un certain désenchantement nous gagna, Vinh et moi. Il s’installa même pendant une bonne semaine. Quelques mots à propos de cela…Tout d’abord : le regard des gens. Depuis Tabriz, partout, on nous dévisage. On chuchote à l’oreille de l’autre, on se retourne lorsqu’on passe…C’est intrusif, parfois humiliant. On est parfois à la limite de ne plus se sentir appartenir à la sphère des êtres humains. Et puis, jusqu’à Téhéran, nous avons subi beaucoup de contrôles. L’approche n’est pas toujours douce…en civil, kalach en mains. De douceur, il semble ne pas en avoir beaucoup dans les rues toujours bruyantes, bondées frénétiques. La couleur semble avoir déserté le monde ; sauf peut-être dans les bazars et les dômes turquoise. La route est un « sauve-qui-peut » qui met les nerfs à toute épreuve.
Il nous fût également très difficile de poser notre maison quelque part et la police vint souvent nous déloger pendant la nuit.
Comme cette nuit à Tabriz…Nous avions décidé de nous poser dans le quartier « aisé » en pensant que c’était un « bon plan ». Alors que nous étions déjà « confortablement » installés dans notre lit, on vint frapper au carreau. Un des habitants avait appelé la police. Les coups se succèdent très vite et on crie « passeport !, passeport ! ». On ne donne même pas le temps à Vinh d’enfiler un pantalon sur son pyjama, ses chaussures et de sortir. Apparemment nous ne pouvons pas rester là, ce n’est pas un « endroit sûr » pour nous. Nous fîmes un petit signe à l’habitant hospitalier qui regardait par la fenêtre. Les policiers demandent à Vinh de les suivre, ils vont nous amener dans un endroit « sûr ». Le problème c’est que nous n’avons même pas eu le temps de mettre la clé dans le contact qu’ils étaient déjà hors de portée de vue. On tourne dans les rues, il est minuit et on ne les trouve décidément pas. Qu’est-ce qu’on fait ? Moi, contrairement à Vinh, je suis d’avis qu’il faut « se rendre » au premier poste de police et expliquer la situation. J’ai peur que si on la laisse telle qu’elle est, ils considèrent que c’est un délit de fuite, qu’ils se mettent à notre recherche et que ça aille plus loin.
Nous ne saurons jamais si c’était une bonne ou mauvaise idée, la vérité est que Vinh a passé 2h dans le commissariat, en essayant de gérer imbroglio sur imbroglio puis encore 1h 30 dans la voiture à attendre un agent qui devait nous conduire dans cet endroit « sûr ».
Voilà une des anecdotes relatives à la difficulté de trouver un lieu de bivouac…et de retrouver cette fameuse hospitalité.

A l’exception de quelques lieux qui se visitent, l’Iran n’est pas, me semble-t-il, l’univers chatoyant tout en poésie auquel je m’attendais… Tout au moins jusqu’à présent, me disais-je pour conserver un reste de confiance.

Veuillez considérer ce que vous venez de lire comme un préliminaire de notre promenade sur le chemin de l’Amour. Celui-ci ne se présente pas, ne s’introduit pas toujours dans votre cœur de manière confortable, sous une apparence qui vous convient et que vous attendez…Vous êtes déjà sur le chemin et votre cœur est encore plein de sentiments contradictoires, votre esprit ressasse l’insatisfaction alors que des choses merveilleuses se préparent.

Regardez ces quelques photos du début de notre voyage ; vous savez déjà quel était notre état d’esprit à cet instant, mais ne vous laissez pas déstabiliser et regardez les en accueillant les sentiments qu’elles vous procurent.

Tabriz



Dans la mosquée Bleue



Maison de thé



Olivier et Aurélien, deux voyageurs français au long


cours que nous avons rencontré à Tabriz.



Dans un de ses terrains alloués aux touristes, nous avons


rencontré un père et sa fille qui sont venus nous offrir le


thé et visiter notre maison. En plus de nous offrir le thé,


ils ont lavé notre linge et un beau dessin plein de caractère


nous a été offert par la petite fille.



Zanjan et Soltanyeh



Sur la route de Zanjan



Vue depuis le mausolée d'Oljeitu à Soltaniyeh


Mausolée d'Oljeitu à Soltaniyeh

Qazvin

Sur la route de Qazvin, vous voyez le soleil brille quand

même derrière les nuages…


Kebab à Qazvin

Gazor Khan – Alamut

Nous voilà sur les pas des Hashashin. La montée vers le sommet est ardue mais les paysages magnifiques et l’expectative d’atteindre la forteresse de ces bandits mythiques nous exalte. De savoir la ville et son agitation derrière nous, nous sommes soudainement flanqués de deux ailes qui nous mènent vite vers le haut…Des feux et des campements illuminent le bord des routes où des familles piqueniquent malgré le froid des hauteurs.
Une fois arrivés en haut, il est trop tard pour entamer l’ascension des 400 marches menant à la forteresse et nous décidons de la remettre au lendemain. Comme il fait très froid nous allons dans la seule auberge du village que, d’ailleurs, ne compte que quelques dizaines de maisons… La nuit tombe et la neige aussi…La lune semble prendre possession du ciel tout entier, mais même sa lumière semble ne pas pouvoir corrompre l’obscurité. Est-ce des loups qu’on entend ?...Ou s’agit-il peut-être d’un mirage du silence blanc qui s’étend sur la montagne… ? Seul l’écho de nos pensées semble peupler ce lieu. La neige n’arrête pas de tomber et nous commençons à craindre de rester bloqués le lendemain en ce lieu isolé du reste du monde. Décidément, la neige semble continuer à faire son voyage en notre compagnie.

Le lendemain, lors de notre tentative d’ascension, nous rencontrons des gens qui nous préviennent que la forteresse n’est pas accessible à ce moment. À cause de la quantité de neige tombée sur les 400 marches et aussi…des loups et des ours qui peuplent l’endroit.
Avec la quantité de neige tombée pendant la nuit, nous ne sommes même pas sûrs de pouvoir descendre car nous n’avons pas de chaînes pour les pneus de notre maison. L’aubergiste et la dizaine d’habitants amoncelée autour de nous, nous signifient avec gestes et mimiques qu’il n’y aura pas de problème ; « No problem ! » est une phrase que les iraniens affectionnent ! Des touristes iraniens que nous rencontrons vont entreprendre la descente, ils nous proposent de venir derrière eux comme ça nous ne sommes pas seuls en cas de problème !

Petit-déjeuner à la pension Koosaran où nous nous

sommes protégés des ours et des loups-garous…


Village Gazor Khan enseveli sous la mélancolie moelleuse

de la neige.


Région d'Alamut…on imagine bien pourquoi de tels bandits

séculaires choisirent cette région pour établir leur forteresse…


Nos amis du 4x4


Longue et blanche route pour Téhéran


Téhéran

Finalement, ce n’était pas si difficile et, de toute façon, il est bon de descendre lentement car les montagnes sont si douces avec leur manteau blanc gorgé de lumière du soleil ! Un peu de douceur avant la longue route vers Téhéran et son trafic réputé fou. En plus, nous avons rendez-vous à 19h chez un iranien avec qui nous avons pris rendez-vous grâce à un site pour voyageurs appelé « hospitality club ». Grâce à ce site des individus du monde entier se proposent d’accueillir des voyageurs dans leur maison afin de partager un morceau de leur vie avec eux et de goûter un peu à la culture de l’autre. C’est de cette façon que nous sommes allés à la rencontre de l’hospitalité à l’iranienne. …Et nous sommes juste en retard à notre premier rendez-vous ! Evidemment nous le prévenons, mais nous n’aurions pu prévoir qu’une fois à Téhéran ça nous aurait mis 3 heures pour retrouver son domicile ! Et non les amis, ce n’est pas à cause du sens de l’orientation de Vinh (il s’est beaucoup amélioré ces derniers temps !) ; ce n’est pas non plus parce que je lis les cartes à l’envers (j’ai acquis un peu de pratique ces derniers mois…)… !
On peut juste dire que tous les éléments étaient contre nous : nous arrivons le soir, dans une mégapole surpeuplée (à elle seule plus peuplée que la Belgique !), une des villes la plus polluée du monde, capitale du pays qui bat les records en termes d’accidents mortels de la route et sans une carte qui vaille - seulement la carte très peu détaillée incluse dans le guide. La circulation est chaotique, presque tous les panneaux sont en farsi et les demi-tours vous font faire toute la ville en sens inverse, et bien-sûr les téhéranais ne connaissent pas tous les noms de rue de leur ville et pas spécialement l’anglais non plus. Autant dire que lorsque vous demandez votre direction vous avez très peu de chances qu’on vous mette sur la bonne route !
Les 4 jours passés à Téhéran furent des jours de repos. Notre hôte nous laissait très libres, nous le vîmes rarement. Contrairement à ce que je m’attendais, Téhéran ne m’a pas déplu…mais je ne sais pas dire pourquoi.


Les routes de Téhéran


Esfahan

J’ai déposé beaucoup d’espoirs sur Esfahan. J’espère y rencontrer un peu de l’esprit de la Perse – antique, élégante et raffinée – dont parlent tant les livres, les objets qui voyagent à travers les temps et les voyageurs eux-mêmes. Mais je ne veux pas juste de la Beauté, je veux de l’âme ! Je suis bien capricieuse de vouloir ceci ou cela, me rendis-je compte en apercevant le grand dôme maternel de la mosquée de l’Imam sur lequel le soleil se couchait. VOULOIR est l’étape ultérieure au jugement ; on juge que telle chose nous ferait plus plaisir et on condamne l’offrande du moment présent parce qu’on juge qu’elle n’est pas à la hauteur de nos espérances. On s’accroche obstinément à des idées, à des désirs fondés sur des idées, et à force de catégoriser l’expérience sur base de ces idéaux on sous-estime, et on sacrifie même, les trésors de l’instant.
Un proverbe indien dit Le monde semble sombre quand on a les yeux fermés…

C’est en prenant conscience des travers du vouloir que mes yeux commencèrent petit à petit à s’ouvrir…

Notre bivouac à Esfahan nous le trouvâmes en ayant le grand dôme bleu en ligne de mire, dans une ruelle ocre et sablonneuse devant la Maison de la Constitution. La Maison de la Constitution, nous ne savons toujours pas très bien ce que c’est…Parce que, le lendemain de notre arrivée lorsque nous partions à la découverte de la ville turquoise et que l’employé nous invita ardemment à en faire la visite, celle-ci fut mise à mal par une bande de joyeuses - et légèrement hystériques - étudiantes qui nous demandèrent des autographes pendant une heure !! Autant dire que notre premier – et fondamental – objectif devint très rapidement de quitter l’endroit en question et tant pis pour la Maison de la Constitution !






Qu’est-ce qu’elle est belle la place de l’Imam le soir ! Calme, fraîche, les lumières sur la place jettent une ombre rassurante sur nos pas et nous aident à croire que tout peut changer, que tout est possible quand ceux-ci se lancent en quête d’Amour. Cela faisait longtemps que nous ne nous promenions pas main dans la main. Tout contact entre les deux sexes, en public, est interdit en Iran. Nous nous laissons aller à cette douce effraction. Main dans la main deux êtres sont à l’unisson. L’existence s’accorde au rythme des cœurs. L’énergie se fluidifie et fait des deux corps une seule maison. Les deux mains sont comme un pont éternel entre deux cœurs. Comment peut-on interdire – ou vouloir briser – ce qui unit les êtres ? Quel mauvais sentiment peut-on voir dans le contact tendre, sûr et solidaire entre deux mains…qui se tirent, se soutiennent, s’accompagnent… ? Une chose est sûre : avec leurs interdictions absurdes ils ne viendront jamais à bout de l’Amour !

La place de l’imam tout en arcades recèle des trésors incroyables. Derrière un porche, une cour et des balcons desquels pendent des tapis colorés. Derrière des vitrines des objets merveilleux : céramiques peintes à la main d’un bleu sans âge, des poignards centenaires incrustés de turquoises, des bijoux desquels se dégage une odeur de désert, d’énigmatiques et minuscules fioles sur lesquelles des minutieux et raffinés dessins vous transportent dans mille jardin fleuris, des narguilés, des petites et grandes boîtes sur lesquelles des visages d’une beauté lointaine se reflètent dans la pureté du nacre…Des maisons de thés comme des cavernes d’Ali Baba dominent les balcons. Des oiseaux sur des entrelacs verts de feuilles et de roses se baladent sur les murs. Des papillons vont de fleur en fleur dans ce jardin éthéré débordant de sensualité au sein duquel déambulent sûrement, une fois toutes les lumières éteintes, des femmes-fées dont le regard et la chevelure abreuvent le jardin de poèmes.

Un vers du XVI qualifie Esfahan de « moitié du monde ». Il y a donc de quoi s’y perdre ! Perdez-vous donc avec nous… Heureusement, il y a eu ce monsieur, ancien professeur de littérature persane, aux vêtements usés et au visage jovial, qui nous a conduits dans ces chemins et fait bénéficier de son savoir…


Place de l'Imam le soir

Mosquée Jameh



Mosquée Jameh


Marché aux oiseaux

Pont Si-o-Seh



Mosquée de l'Imam

Vieux salon de thé caché dans le bazar

Yazd

A Yazd, le boulanger voulait nous donner le pain gratuitement et il parût presque offensé lorsque nous refusâmes… C’est le Taa’rof. Vous avez le devoir de refuser une offre, un cadeau, une invitation 3 fois. Au-delà, si la personne persiste vous êtes tenu d’accepter. Ainsi vous permettez à la personne de se rétracter si jamais elle n’a pas les moyens de tenir son offrande…Aahh le taa’rof ! Peut-être l’aspect le plus compliqué de notre adaptation en Iran ! Plus tard, vous comprendrez pourquoi !


Notre boulanger

Sur la place Amir Chakhmaq nous avons fait la connaissance d’Abdoul et de sa petite fille qui renferme dans ses yeux toute la beauté du monde, ce que son prénom - oublié en persan - signifie. Abdoul tenait à visiter notre maison, alors nous avons convenu d’un rendez-vous pour le thé. Il vint accompagné de sa femme, de sa belle-sœur, de sa fille et son neveu. Ce qui veut dire que nous étions 5 adultes et deux enfants à l’intérieur de l’Iveco ! Et bien maintenant, on sait que cela est possible !

Fïesta dans le camion

Les rues de Yazd sont magnifiques. Paisibles, la couleur sable s’étend des rues aux maisons dans la vieille ville. Certaines maisons sont dotées de bagdirs, ce système très ancien qui ingénieusement fonctionne comme l’air conditionné en laissant entrer l’air frais et faisant sortir l’air chaud de l’intérieur des maisons.


Réservoir entouré de quatre badgirs

Vieille ville

Bazar

Aussi, Yazd est une des villes en Iran comptant le plus d’adeptes de sa vieille religion : le zoroastrisme. Les adeptes de cette religion croyaient qu’il était mauvais pour l’équilibre de la Terre d’enterrer les morts dans le sol, aussi ils élevaient des tours, au sommet des collines, où ils plaçaient les morts en position assise. Ainsi leur dépouille était vouée à l’action des rapaces.
Souvent, au sommet également et nécessitant une ascension plus ou moins ardue, s’élèvent leurs Ateshkadeh ou temples du feu. C’est dans la ville de Yazd qu’il y a ce temple dans lequel brûle depuis plus de 4000 ans la même flamme…



Tours du silence

Gardien des tours du silence


Héros des tours du silence

Vue de Yazd depuis les tours du silence

Ateshkadeh ou temple du feu

Dans cette ville, nous avons aussi assisté au zurkaneh que littéralement veut dire « démonstration de force ». Il s’agit d’une activité dans laquelle se mêlent sport, danse, versets religieux et poèmes de Hafiz. Au rythme d’une musique enivrante, les hommes agitent, soulèvent, dansent avec des instruments les uns les plus lourds que les autres tout en scandant, à des moments bien précis, des vers ou des versets.
Ce fût une expérience très intense. D’un point de vue…olfactif aussi.


Zurkaneh

Zurkaneh

Marvdasht ou le jardin de Persépolis

Nous nous servîmes une fois de plus d’« hospitality club » pour aller à la rencontre des iraniens. Nous pensions rester une nuit ou deux chez Rohoullah à Marvdasht car il avait dit que Persépolis était dans son jardin, ce qui nous donnait effectivement l’occasion de visiter le site. Finalement, nous restâmes une semaine auprès de Rohoullah et de sa famille : sa mère Pari (ce qui veut dire Ange, son frère Jaber (ce n’est pas son vrai prénom, mais celui qu’il a adopté et qui fait référence au Destin et ce qu’il peut nous offrir : ce qu’on désire, puis ce qu’on ne désire pas, mais qui n’est pas forcément mauvais pour nous… compliqué et élevé comme l’est Jaber), la sœur Jaleh ( un prénom adopté aussi et qui veut dire la rosée du matin), la petite fille Parmida soit la rouge lumière des étoiles… En réalité il ne s’agit que d’une petite partie de la famille de Rohoullah car Pari a eu son premier enfant à 13 ans. Elle en a eu 7 par la suite.

Nous n’oublierons jamais la famille Fallahoui, c’est un peu la nôtre maintenant.

C’est une famille très spirituelle. Dans tous les sens du terme. Pari, par exemple, usait des plus belles bénédictions iraniennes et, dans ses yeux, de toute la sincérité du monde. Je crois qu’il est impossible de traduire toute la beauté de ces phrases souvent nées de la religion et qui sont de véritables véhicules de l’Amour de l’Autre lorsqu’elles sont prononcées, à l’image de Pari, avec l’intention la plus pure et la plus franche. Néanmoins, Rohoullah parle un excellent anglais et même les traductions de ces phrases étaient capables de vous émouvoir. Est-ce que vous savez que quand un iranien souhaite la bienvenue à quelqu’un, il dit quelque chose comme « Your steps on my eyes » (Tes pas dans mes yeux). C’est absolument trop beau. Ou bien « You favor us to bother your feets coming here » (Tu nous fais une faveur en ennuyant tes pieds en venant ici)…
Lorsque Pari nous comblait d’un de ses délicieux repas, un Nuj jain surgissait toujours, « May the food helps your body » (Puisse la nourriture aider ton corps). Lorsqu’on la remercie pour tout ce qu’elle nous offre, Pari peut répondre « You deserve more » or « it’s nothing comparing to you » (Tu mérites plus ou ce n’est rien comparé à toi). Et si tu te hasardes à lui faire un compliment… « Your eyes see that beautiful » (Ce sont tes yeux qui voient cela magnifique).
Avec Rohoullah nous avons parlé des rêves, des espoirs, nous avons beaucoup ri et sa moustache nous a parfois exaspérés ;-). Son frère Jaber, un ermite, un philosophe, un savant… ? Quelqu’un qui a le monde en lui-même. Et Jaleh avec sa candeur, son innocence enflammée, l’enfance qui a décidé de l’accompagner partout, pour toujours. Parmida qui vous serre, vous coiffe, vous pince les joues sans retenue, puis vous renverse avec une rivière de baisers…


Un petit-déjeuner dans la famille Fallahi

Parmida

Jaleh, moi, Vinh, Jaber

En plus de nous avoir donné tant d’affection, d’avoir apporté tant de fraîcheur et de couleur à notre voyage, grâce à eux nous avons pu résoudre quelques problèmes pratiques : Vinh est allé chez le barbier (il y avait une société indépendante qui commençait à se développer dans sa barbe..), moi chez le médecin, le camion est passé sous la douche, etc.



Chez le barbier

Nous avons eu l’occasion de visiter la boulangerie-pâtisserie la plus réputée de la ville et d’assister au processus de confection.

L’équipe de confection de pâtisseries (à l’exception de

nous-mêmes bien sûr qui sommes au bout de la chaîne

et avons comme principale et fondamentale mission

de les manger).

Rohoullah nous a également amené faire la connaissance d’une classe d’anglais dans l’école où il a lui-même pris des cours. Pour moi, on a choisi de nous inviter dans une classe de filles.
La discussion fut très intéressante. Nous avons tenté de répondre au mieux aux questions de ces jeunes qui portaient spécialement sur le mode de vie et les valeurs européennes (telle la conception du mariage…). Nous avons pu leur demander quels étaient leurs rêves. Et nous fûmes contents de constater qu’à leur âge, elles ne pensaient pas encore comme cette dame à qui nous avions posé la question et qui nous avait répondu que ses rêves étaient ce que son mari souhaitait pour elle. Elles n’étaient pas encore mariées, elles n’avaient pas encore de mari pour leur interdire de continuer à apprendre, à se cultiver, à devenir autonomes. Et quels étaient leurs rêves ? En gros, aller à l’université et devenir docteur, ingénieur ou professeur d’anglais puis, pour certaines, aller vivre en Europe.

Classe d’anglais


Et puis, évidemment, il y a eu la visite de la mythique Persépolis…





Griffons bicéphales

Porte de Xerxès


Un jour, Rohoullah nous amène dans la maison voisine car il y avait une dame qui voulait nous voir. Elle est iranienne, mais de nationalité française car elle a vécu en France pendant plus de 40 ans et s’est mariée à un français. Elle souhaiterait que nous appelions ses fils, en France, à notre retour pour leur dire que l’Iran est un pays magnifique et les iraniens sont un peuple très gentil. Ainsi ils viendraient peut-être un jour lui rendre visite.
Le lendemain, elle organise un repas chez elle à notre intention avec l’ensemble de la famille. Elle souhaiterait que nous filmions et envoyions le film à ses fils. Ce soir là nous avons donc fait connaissance avec une grande partie de la famille de Parvin (c’est son prénom) comme ses enfants le feront lorsqu’ils regarderont la cassette. C’est ainsi que nous avons rencontré Massoud, Rasoul, Afsaneh, Parvaneh, Majid, Milat, Shadi, etc.




Repas chez Parvin


Le lendemain, nous visitions un village avec Massoud. Comme il est directeur d’école, il nous amena aussi visiter deux écoles et un internat. Nous avons visité deux classes d’anglais et à nouveau répondu aux questions des étudiantes pendant une matinée entière suite à quoi on nous offrit à manger.
Le soir, Massoud nous invita à manger chez lui avec sa petite famille et ce fut le début du tour interminable chez chacun des membres de la famille.
Vous avez compris, en Iran on mange, mange, mange !

Dans la famille de Massoud

Regardez comme nous sommes crevés !







Le dernier jour passé chez la famille Fallahi, une voisine Qashqa’i m’a fait l’honneur de me laisser essayer une robe traditionnelle. Les Qashqa’i sont une des populations nomades en Iran. Ce sont eux en partie qui fabriquent, pendant le temps où ils ne voyagent pas, les fameux kilims, les tapis très populaires en Iran.


Pari me prépare

Habits traditionnels Qashqa’i

Puis, une dernière visite aux tombeaux de Naqsh-e Rostam, vestiges de Darius et autres grands de la Perse Antique teintés de Zoroastrisme.




Vinh et Rohoullah

Vous allez comprendre pourquoi j’ai dit qu’on ne fait que manger en Iran…Comme sur les photos on ne peut comprendre le rythme auquel est joyeusement soumis notre estomac, laissez-moi vous dire quelques mots à propos de cela…D’abord quelques curiosités à propos de la conception de l’équilibre alimentaire à l’iranienne : toujours associer des éléments dits froids à des éléments dits chauds. C’est pour cela que le yaourt est omniprésent avec les plats chauds. Aussi, la croyance - certifiée par beaucoup d’anciens savants – veut que « lorsque l’eau que tu bois change - ce qui signifie lorsque tu changes de pays -, mange beaucoup…d’oignon ». Alors l’oignon cru était lui aussi quasi omniprésent juste avant nos repas. Puis, je crois que les iraniens ne doivent pas manquer de vitamines…A chaque fois que vous arrivez quelque part on vous propose des fruits que – bien évidemment – vous devez théoriquement refuser trois fois puis…accepter. Et n’oublions pas le tchai (thé), toujours présent, presque à toutes les heures. Les repas sont gargantuesques et partagés sur une nappe en plastique à même le sol.

Cette fabuleuse expérience gastronomique a atteint des sommets inimaginables lorsque de Marvdasht nous nous sommes déplacés à
Shiraz, invités par la nièce de Parvin, Afsaneh et son mari Majid.

Afsaneh veut dire quelque chose comme « féerie » et cette femme incarne à merveille son prénom. Je n’ai pas envie de résumer ses qualités donc je n’en dirai pas un mot sur ce blog. Cependant, il faut savoir qu’elle est un exemple vivant, elle inspire et sans rien faire de spécial m’a offert toute l’affection dont j’avais besoin à ce moment là. Son mari, Majid, est émouvant. Doux, affable, attentionné et même dévoué, il a passé plusieurs heures travaillant sur notre camion et a réussi à nous aider à régler d’importants problèmes… Que dire de Shadi, petite fille de 7ans, pétillante, affectueuse, intelligente, loyale au point d’aller « chasser » quelques curieux petits garçons qui s’affairaient autour de notre camion. Ses danses ont ponctué les moments passés ensemble d’un vent frais de liberté et d’espoir dans un pays où il est interdit de danser. Continue de danser Shadi et le monde sera un peu plus beau !
La famille d’Afsaneh nous a également aidés à résoudre notre problème de pénurie d’argent (en Iran visa ne fonctionne pas), sans eux nous aurions été dans de sérieux problèmes…
Jamais nous n’oublierons que nous nous sommes rendus à un dîner à bord d’un autocar –celui de Majid -, que la musique allait fort et que malgré l’énorme fatigue – cela faisait des semaines que nous croulions sous les invitations – nous étions heureux.
En parlant de fatigue, je n’ai toujours pas de réponse à cette question : mais quand diable dorment-ils ces iraniens ?????
Cela faisait des jours que nous nous couchions à 2h du matin pour nous lever à 6 ou 8heures et chaque jour, ils débordaient de cette même énergie ; cette énergie qui a fini par être contagieuse car nous avons pu suivre le rythme tout en ingurgitant des quantités insoupçonnables de nourriture et de thé.

Fameuse paycan de Majid de 1963

Shadi et Afsaneh devant le tombeau de Saadi

(poète iranien)


Shadi, tombeau de Saadi

Départ avec l'autocar de Majid


Shadi endormie après une journée très remplie!


Quelques sensations volées dans le bazar de Shiraz...











Nous n’allons pas vous parler de chaque invitation, mais j’ai juste envie de rendre hommage à quelques personnes…comme la grand-mère d’Afsaneh qui est plus jeune que sa mère. Et oui, la société iranienne est une société très compliquée… à l’image de ses arbres généalogiques. En fait, et en tentant de simplifier, alors que le grand-père d’Afsaneh avait déjà eu sa mère (Parvaneh), il s’est marié avec une petite fille de 12 ans. Celle-ci est alors devenue la mère de Parvaneh (qui était alors plus âgé qu’elle) et, par conséquence, la grande-mère d’Afsaneh. Le grand-père avait alors 80 ans quand il s’est marié avec la petite fille. C’est chez cette femme que nous avons été invités et son sourire enfantin que nous retiendrons. Sa joie à se rouler par terre avec ses arrière petits enfants, son appétit de vivre resté intact malgré toutes les tempêtes qui ont du traverser sa vie.

Je n’oublierai jamais cette soirée musicale chez le cousin d’Afsaneh et cette petite fille qui devait avoir 6 ans et qui semblait être investie par la Grâce lorsqu’elle dansait. De la contempler, c’était comme de recevoir un don venu d’un lieu très beau, très pur, et la magie m’a percutée droit dans l’âme. Cet être était si proche de la perfection que mes yeux se remplirent de larmes. Cet être qui ne pourra jamais devenir danseuse ou comédienne car on ne le lui permettra pas dans son pays.

La danse extraordinaire

Mosseh danse aussi

Et Gisela s’y met avec Parvaneh

Puis, comme la magie semble être leur fort, nous fûmes embarqués dans une virée tout simplement inimaginable à Firuzabad. Ces gens vous disent « je t’aime » dans les yeux et bâtissent la réalité à la hauteur de cet amour. A Firuzabad, on nous amena visiter un palais au sommet de la montagne, des vestiges zoroastriens perdus dans la rocaille, et tout cela avec un interprète. Nous eûmes la chance d’assister à un mariage Qashqa’i et les mariés nous prièrent d’être photographiés avec eux. Comme si ce n’était pas assez, on nous prépara un pic-nic surprise au milieu d’un champ où les rires doivent résonner encore…La mairie réserva une voiture pour nous amener voir un campement nomade auprès duquel nous avons pris le goûter au cours duquel nous nous sommes enivrés de bonheur et de musique, de partager avec de telles belles âmes un moment gorgé de poésie, d’humanité, d’espoir.


Qal'eh-e Doktar ou palais de la jeune fille à Firuz Abad

Vinh et Majid devant le Temple de feu zoroastrien à Firuz Abad

Mariage Qashqa'i à Firuz Abad


Mariage Qashqa'i à Firuz Abad


Pic nic à Firuz Abad

La famille à Firuz Abad

Campement de nomades Qashqa'i à Firuz Abad

Campement

Campement

No comment


Ces familles resteront gravées dans notre cœur à tout jamais, elles nous ont donné plus que ce que nous avions imaginé recevoir au cours de notre voyage tout entier ; elles nous ont ouvert leurs cœurs, leurs maisons et nous ont transportés dans le chemin de l’amour. Ce chemin que nous cherchions tant à tâtons, dans l’obscurité de nos âmes… « Je t’ai vu.. alors j’ai lavé mes yeux pour qu’ils soient dignes de continuer à te regarder…mais ce n’était pas assez, ta beauté était encore trop grande pour les yeux que j’ai… ». Hafiz, le grand poète persan a écrit un vers qui doit ressembler à ceci. J’ai envie d’élever ces mots dans les cieux en hommage à ces personnes merveilleuses.

Le dernier jour passé à Shiraz, Rohoullah est venu nous rejoindre pour nous guider dans quelques visites intéressantes. Le soir nous sommes allés chez des amis à lui. C’est pratiquement la fin de notre voyage en Iran et c’est bien qu’elle se passe entre jeunes. C’est une fois de plus très instructif pour nous. Encore une fois Rohoullah (le visage de Dieu) a su nous mener au bon endroit, au bon moment.

Madraseh

Bagh-e Naranjestan à Shiraz

Autre palais à Shiraz

Naranjestan

Vinh, Rohoullah, une histoire de moustache...


La suite et fin du voyage s’est poursuivie sur Kerman, Bam puis Zahedan et finalement Mirjaveh à la frontière pakistanaise. La traversée du Sistan-Balouchistan iranien – partie réputée très dangereuse – s’est très bien passée hormis les attentes des escortes militaires qui sont assez éreintantes et qui nous ont retardés d’un jour.

Sur la route de Mirjaveh/poste frontière Iran Pakistan avec escorte

Alors, voilà, nous avons très peu de mots pour exprimer tout ce que nous transportons dans nos cœurs de ce voyage en Iran – certainement qu’en farsi ces mots existent…Plus qu’un voyage, ce fût un vrai parcours initiatique sur les pas de l’Amour. Nos croyances ont été basculées plus d’une fois et nous avons compris que les choses ne sont ni noires ni blanches, que cette société si portée sur les extrêmes est, en fait, criblée de nuances subtiles. Il faut du temps pour les comprendre; les apprivoiser est un vrai exercice d’aventurier… L’aventure ne consiste pas uniquement dans l’escalade des falaises, ou la traversée de zones en conflits, les pistes dans le désert… La vraie, et risquée, aventure est celle des gens, celle du cœur, la rencontre entre deux mondes.
Merci à l’Iran de nous avoir fait devenir de vrais aventuriers.

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